Ça y est. Aujourd’hui nous annonçons à notre fils que son père et moi nous séparons. En pratique, nous ne sommes plus ensemble depuis un an et demi, avec quelques remous, rien de significatif. Nous avons continué à vivre sous le même toit alors que le couple était déjà enterré pour des raisons très prosaïques de finances. Nous sommes colocataires, équipe parentale, amis, mais plus amants depuis un long moment. Le point positif de cette affaire est que nous sommes d’excellents parents et nous entendons très bien. Je crois même que je l’aime davantage depuis que nous ne sommes plus un couple. Je le « vois » mieux. Sans le filtre des frustrations du quotidien et de la pression du « il faut que notre couple fonctionne » alors que non, définitivement, ça ne fonctionne pas.
Je me suis préparée à cette annonce telle une athlète avant une compétition. J’ai écouté cinq différents podcasts, lu des dizaines de messages de parents qui sont passés par là, parlé à ma psy pendant plusieurs séances, épluché des articles de thérapeutes, de sociologues, pris des notes, répété le speech, briefé son père sur les messages les plus importants à faire passer. En théorie, je suis prête. Enfin, j’essaye de me convaincre que je suis prête, car rien ne prépare aux yeux de son enfant écarquillés par l’incompréhension et la peine.
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