C’est venu sans prévenir. La dissolution de mon désir. J’ai bien encore quelques bribes de fantasmes et infimes assauts de libido de temps à autre mais rien qui ne me pousse vers le palpable, le substantiel, le corps réel. La flemme. Cagnardise ultime de répéter des scénarios préfabriqués, de suivre le chemin de leur plaisir, de performer le sexe façon notice de montage IKEA : 1. Tu te cambres comme ci 2. Tu gémis comme ça 3. Tu visses ce clou dans ce trou et réitère l’opération autant de fois qu’il faudra pour que le gars jouisse tandis que ton plaisir à toi reste optionnel, perdu dans les notes de bas de page. Le sexe m’a lassé, les pénétrations sans fin, le tiercé perdant des positions, le peu d’égards, les bites qui tambourinent dans un long déjà-vu.