J’ai l’habitude de bosser chacune de mes newsletters sur une période d’une semaine. Je veux faire les choses bien, j’y vais à tâtons. Une heure par ci, une heure par là. Je réfléchis au sujet, fais des recherches, ausculte mes émotions. Puis je vais écrire quelques mots-clés sur une page blanche, une ébauche de paragraphes, puis des transitions. Ensuite je repasse sur le texte, je réécris, je fignole, travaille le style. Si vous lisiez mes premiers jets, vous trouveriez sans doute cela nul à chier.
Le texte que vous lisez fait exception, je l’écris aujourd’hui, jour de parution, en quelques heures. Je ne compte pas repasser dessus (ou peu) parce que je le veux cru, dans le langage le plus direct qui soit. Ce texte je l’écris sur le coup des nerfs, une colère qui ne désenfle pas depuis le début de l’instruction du procès des viols de Mazan. Cette affaire me rend malade parce qu’elle est hors-norme par son ampleur, et en même temps banale, patriarcalement normée, chacun de ces homme suivant le scénario et la chorale de la culture du viol à la lettre et à la note.
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