La façon dont l’adolescence féminine est réduite à des caprices, des crises passagères, là où celle des garçons devient une quête initiatique, une épopée.
Quand j’ai fait mon apparition sur le paysage féministe français, j’avais déjà trente ans passés. Ce qui m’occupait alors, c’était la maternité. Mon fils avait deux ans, je sortais à peine d’une longue dépression post-partum et je brulais de raconter, d’exorciser.
Mon adolescence, elle, appartenait au passé, lointaine, floue. Ce n’est pas que d’autres combats féministes me laissaient indifférente, mais ils résonnaient avec moins d’acuité, moins d’évidence. Vous me connaissez : j’écris sur ce que je vis, parce que c’est ainsi que l’écho se crée, que les voix se croisent et s’amplifient. On n’est jamais une meilleure porte-parole que lorsqu’on puise dans sa propre expérience. De l’individuel à l’universel.
...