Et à force, plus personne.
Je déteste dépendre. Compter sur quiconque. Dire que je gère, que ça va, même quand je coule, c’est devenu un réflexe. Demander de l’aide me crame la gorge. J’ai honte. Honte de flancher. Honte de ne pas être une putain de machine.
On m’a dressée à l’autonomie. Fonctionnelle. Efficace. Pas d’excuse. J’ai grandi devant le spectacle d’une mère sans permis, sans caisse, qui faisait les courses 5 fois par semaine, les bras lacérés par les sacs de courses, cramoisis, la fatigue pour seule alliée, à trimer chaque jour au foyer. Elle portait tout. Alors moi aussi, je dois tout porter. Sinon quoi ? Je trahis.
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